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La maison était restée à l'abandon depuis un bon moment, les branches non taillées des arbres du jardin, croulées sous le poids de la neige, le petit groupe franchi la porte et chacun posa son barda. Jung fit asseoir Sorgal avant de faire visiter le domaine, l'intérieur fut resté intact mis à par la poussière, puis une fois les chambres attribuée et un rapide ménage, Jung fit du feu dans la cheminée, à l'extérieur le bain Japonais Ofuro monté doucement en température.

- Nous pourrons faire une halte ici, le temps qu'il faudra pour reprendre des forces. Fut un temps où cette maison était pleine de vie, il y avait des domestiques, un potager, un élevage de chevaux, un coin pour forger bref de quoi vivre coupé du monde pendant plusieurs années malheureusement, tout changea à la mort de mon père. A présent cette maison et aussi vide que le cœur de notre empereur. Ce n'est pas très accueillant, je suis désolé mais vous pouvez-vous considérez ici chez vous.

Jung commença à préparer le repas avec la nourriture trouvé dans le cellier, pendant que d'autres rangeait, prenait un bain, se reposait ou se soignait. Bientôt, le chaudron dans la cheminée diffusa une bonne odeur de nourriture dans toute l'habitation. La grande maison du général Bao, le père adoptif de Jung reprenait vie après une longue période de sommeil.

Le nain semblat  content de cette invitation à la beuverie, il en profita pour se remplir 3 pintes. Sorgal s'en servit une autre tout en regardant le nain festoyé à sa manière. Son bras lui faisait encore mal depuis le combat contre les tigres, il sentait que ses mouvements le géner. Combien de temps serait-il incapable de manier correctement sa lame ? 
Bien que de base il parle assez peu, depuis cette nuit la il parlait encore moins, il semblait être frustré par sa situation et ne demander qu'une seule chose, être opériationnel de nouveau.

L'humeur de Sanguis s'était  améliorée avec le repas même si selon lui cela manquait un peu de goût. Les ingrédients ne manquaient pas pourtant et Sanguis comprit que Jung n'avait jamais réellement cuisiné, son père avait dû lui apprendre uniquement le combat.

Contrairement à son habitude, Sanguis entama un conversation avec Jung.

"Demain je pourrais faire la cuisine moi-même si tu veux."
Jung le regarda un peu surpris par la brusque proposition, Sanguis ne lui avait rien dit depuis le début de la soirée, voir même du voyage et voilà qu'il lui proposait de faire la cuisine.
"-Oui, si tu veux. C'était si mauvais que ça?
-C'était mangeable, mais ça se voit que c'était les domestiques qui faisaient à manger.
-Et toi tu sais cuisiner?
-Oui.
-Bon et bien merci."

Jung comprît que Sanguis quand à lui n'avait pas l'habitude de parler, ses réponses avaient été assez directes.

Ce que Sanguis n'avait pas dit à Jung et qu'il ne dirait sans doute à personne c'était qu'il avait deux passions dans la vie, tuer et cuisiner, et qu'il était aussi doué dans l'une que dans l'autre. C'était les fermiers qui l'avaient recueilli qui le lui avait appris enfant et il avait continué durant toute sa vie à cuisiner, que ce soit dans le camp de bandits ou dans sa cachette.

Jung fut touché que Sanguis ne soit pas trop sévère avec ses piètres talent culinaire, bien que cet homme mystérieux restait la plupart du temps en retrait du groupe, Jung remarqua chez lui une volonté de nouer des liens, mais quelques chose le freinait dans cette démarche,  peut-être un passé difficile ou encore une sociabilité oubliée dû à une vie de solitaire. Jung décida de l'aider tout en se faisant aider en retour.

- J'ai remarqué l'autre jour sur la montagne que tu te défendais bien avec une épée et...

- Et bien quoi ?

- Voilà, je voudrais savoir si tu voudrais bien me donner quelques conseils ou m'apprendre un peu ? Mon père me forma au maniement du bâton et je voudrais avoir quelques notions dans le maniement des lames pour changer, de plus nous possédons une salle réservée aux entraînements autant qu'elle serve qu'en penses-tu ?

Sanguis fût surpris de cette proposition, Jung était déjà un combattant émérite et sa maîtrise des point vitaux le dispensaient de devoir utiliser des armes. Sanguis le lui fît remarqué.
"-C'est vrai mais on ne sait jamais je veux connaître le plus de choses possibles et puis il faut connaître un style de combat pour pouvoir s'en défendre au mieux.
-Ok, je veux bien qu'on aille s'entraîner mais tu m'apprends comment fonctionne ta technique. Après tout si un jour je perd mes armes ça pourrait me sauver même si je ne maîtriserais que des préceptes basiques en si peu de temps."

Jung sourit et accepta la requête de l'assassin. Une fois le repas fini ils se dirigèrent donc dans la salle d'entraînement.

Sorgal avait entendu la discussion entre l'homme-tigre et l'assassin, et l'intêret qui le prit l'étonna. Il était rare que les techniques des autres personnes l'intéressé, mais les attaques de Jung étaient étonnantes. Il décida donc de les suivres afin de voir ce que ça allait donner, et les conseils que Sinistros allait lui donner.

Jung fit glisser le panneau de bois et feuille de riz menant à la salle du dojo.
La pièce était sobre, dépourvu de décoration. Sur l'un des murs était fixé un présentoir où plusieurs lances et batons y été entreposés. Dans un coin de la salle, un manequin de bois avec gravé dessus plusieurs petits cercles rappelant la position des méridiens, des marques d'usure apparaissait de-ci de-là. A l'opposé se trouvé des balots de paille et des sacs de riz, au centre de la pièces été représenté sur le sol, des empreintes de pas.

- Je vous demanderez de bien vouloir retirer vos chaussures et toi Sinistros, d'enfiler cette tenue, les vestiaires sont juste là.

Jung montra du doigt un paravent, il montra aussi à Sorgal où il pourrait s’asseoir pour voir l'entrainement. Quelques minutes plus tard Jung et Sanguis se faisait face au centre de la pièce et se saluèrent.

- Je ne pourrais malheureusement t'apprendre qu'une ou deux techniques, car il te faudrait au minimum une année pour préparer ton corps à plus d'enseignement.
Néanmoins, si tu retiens et répètes les mouvements de ce soir, peut-être qu'un jour tu parviendras à libérer le treizième méridien qui est en toi et de ce fait décupler ta force, ton endurance, ta vitesse pendant environ une dizaine de minute, c'est une technique de base qui pourra peut-être te sauver la vie un jour. Tout d'abord, il te faut savoir que ce méridien se situe entre ton troisième et quatrième Chakra. Celui-ci existe en chacun de nous et n'ai traversé par aucune source d'énergie, du moins de façon naturel. Il fait partie de la famille des méridiens dormant...

Sanguis semblait ne rien comprendre au charabia de Jung.

- Heu...je vois, je t'ai perdu au moments du treizième méridiens, c'est ça ? Ce n'est pas grave, je vais reprendre plus doucement. C'est très simple, le corps de toutes choses vivante en ce monde possède des méridiens, ce sont des canaux où circule notre énergie, un genre de carte de navigation où plusieurs chemins cohabitent ensemble, certains communiquent, d'autres non et d'autre le pourraient. Ces chemins relient nos organes, le foie, le cœur, les poumons et par conséquence nos Chakras.
Mais pour que ce soit plus clair passons à la pratique.

Après un brève échauffement, Jung alla chercher un ballon et le lança à Sanguis.

- Tu vas devoir te déplacer suivant les marques de pas dessiné sur le sol, il s'agit de la forme 24. Soit précis et apprends par cœur l'ordre où placer tes pieds, car l'exercice consiste à puiser l'énergie du sol pour la faire remonter jusqu'au treizième méridien. Si tu réussis cet exploit, une sensation électrique, de chaud ou encore de froid te parcourras le corps, l'effet semble différent suivant chaque individu.  Le résultat par contre sera identique, tu pourras repousser les limites de ton corps pendant une dizaine de minute. Cependant, retiens ceci : cette technique n'est pas sans conséquence, une fois les dix minutes écoulées, il te faudra récupérer pendant dix autres minutes et tu seras vulnérable pendant ce temps de repos.


Passons à présent à la deuxième technique, que tu pourras combiner à la première. Lors de tes déplacements, tu devras tenir entre tes paumes le ballon que je t'ai lancé. Bien entendu lorsque tout ceci sera acquit, tu n'en auras plus besoin mais en attendant, celui-ci aidera ton esprit à visualiser la position de tes membres supérieur. Il te faudra le tenir de façon à ce qu'il roule sans interruption entre tes mains comme s'il s'agissait d'une boule en mouvement. Le but étant d'intercepter la sensation d'électricité, de chaud ou encore de froid de la première technique, ainsi pendant la dizaine de minute tes mains seront enveloppées d'une énergie qui au contact de ton adversaire ou d'une arme pourront électrifier, brûler, glacer ou autre. 




Je te le redis encore une fois cela dépend de l'affinité entre l'individu et les éléments de notre monde, à chacun de découvrir vers quel élément se dirige son Ki. Ce n'est qu'une question d'entrainement et du temps que tu y consacres. A présent, montres-moi ce dont tu es capables.

Jung aida Sanguis pendant une bonne partie de la nuit. Il répétèrent ensemble inlassablement la série de mouvement, Sanguis s'aidait des marquages au sol afin de positionner au mieux ses pieds. Tout ceci était nouveau pour l'assassin et il ne ménageait pas ses efforts, cependant il lui manquait une chose, c'était d'y croire mais...cela viendra avec le temps.

Quelques heures plus tard nos compagnons allèrent se reposer, pour remettre ça le lendemain.

Deux heures plus tard, Sanguis se réveillait de nouveau. Il n'avait pas besoin de beaucoup dormir, c'était une des particularités de sa personnalité qu'il ne comprenait pas.

Il s'entraîna donc en répétant les mouvements que Jung lui avait appris. Au bout d'un moment il se dit qu'il était peut-être temps de préparer le déjeuner. Il alla se doucher avec de l'eau froide, il aimait faire cela après un entraînement. L'eau dans ces montagnes étaient d'un froid qu'il n'avait jamais ressenti, cela redonna du tonus à ses muscles qui étaient quelque peu fatigués par tous ces entraînements.

Pendant qu'il préparait le repas il vît les autres membres du groupe arriver petit à petit. Il les servit puis se servit lui même et alla manger.

Après le petit déjeuner, il retourna en compagnie de Jung s'entraîner.
"-Conformément à notre accord, je vais t'apprendre le maniement des sabres.
-Mais tu t'es à peine entraîné hier.
-Ce matin je me suis levé plus tôt et j'ai refait les mouvements et cet après midi on les refera aussi. Mais ce matin c'est à moi de t'appendre des choses.
-Ok, c'est vrai qu'au départ c'est moi qui t'avais demandé des conseils j'avais oublié. On peut y aller.
-Premièrement, je pense que je n'ai pas à t'apprendre la façon de te déplacer car elle est sensiblement pareille à ce que tu fais déjà. Il faut être souple sur ses jambes et de son buste. De même ton bras et ton poignet doivent être souple mais il faut quand même que ta main qui tienne ton sabre soit ferme.


Ensuite il faut visualiser l'épée comme partie intégrante de ton corps. De même qu'un mouvement trop ample de ton bras ne touchera pas ta cible en combat rapproché, il faut que ton épée suive une trajectoire aussi directe que possible. Ainsi le positionnement de ton corps changera d'une position de combattant à main nues."

Il continua d'expliquer la façon de se tenir et de tenir l'épée un petit moment en alliant souvent le geste à la parole puis il demanda à Jung de s'entraîner sur les mannequins en bois avec un sabre en bois qui se trouvait dans la pièce. Lorsqu'il voyait un problème récurrent dans la pratique de Jung, Sanguis le lui faisait remarquer et lui expliquait comment le corriger.

Ils passèrent ainsi une grande partie de la matinée.

Pendant l'entrainement Sorgal s'est permis de donner ses propres conseils à Jung, il demanda si il pouvait lui montré un peu ce que ça peut donner, Sinistros accepta.

-Comme il te l'a montré, le plus important dans le maniement de l'épée, c'est la manière de tenir ta lame qui est le plus important. Si jamais tu la tiens trop fermement tes mouvements ne seront pas naturels, à l'inverse si tu ne la tiens pas assez fermement, le moindre coup te la fera laché. Il faut que ça devienne naturel, que l'épée ne soit qu'un prolongement de toi même. A l'inverse de Sinistros, je ne pense pas qu'un mouvement souple te permette d'atteindre ta cible. Le mouvement tu peux le faire comme tu le souhaite, mais tout d'abord il faut analysé la garde de l'adversaire. Seulement après avoir trouvé d'éventuels points faibles tu peux frappé de la manière qu'il le faut.
Mais pourquoi n'essayerais tu pas la lance? Je pense qu'avec ton agilité ça pourrais donner quelque chose d'interessant.

- Père, me l'interdit ! Il disait que pour me défendre un bâton suffisait amplement et que l'usage de la lance était réservée à ceux qui partaient à la guerre.
Ça peut paraître idiot, mais je n'ai jamais voulu aller à l'encontre de ses préceptes.

Jung regarda l'épée d'entrainement qu'il avait dans les mains, il était conscient des difficultés qu'il avait avec ce style de combat. La patience que faisait preuve Sanguis et Sorgal à son égard le touché mais il fallait se rendre à l'évidence, son apprentissage du maniement de l'épée serait trop long  et surtout une perte de temps. Après mûre réflexion, le regard de Jung devint sérieux.

- Hum...je crois que Sorgal a raison ! Il reposa alors l'épée de bois près du mannequin et alla décrocher l'une des lances se trouvant sur le présentoir. Seul au milieu de la pièce, il pratiqua la forme 24 et durant ses déplacements, la lance virevolté autour de lui. Une lueur blanche et bleutée commencée à envelopper ses mains, au fur et à mesure cette sorte d'énergie s'intensifia. A la fin de l’enchaînement, Jung en position debout, frappa le sol avec le talon de l'arme et l'énergie contenue dans ses mains se dirigea vers la lame, celle-ci se mit à scintiller. Jung satisfait de sa prestation, relâcha un peu sa concentration et ne pu empêcher un léger sourire, il arma son bras et jeta la lance en direction d'un des ballots de paille qui se recouvrit de givre au contact de l'arme. Puis il se tourna vers Sanguis et Sorgal, en les invitant à le rejoindre au centre.

- A vos épées messieurs ! Voyons voir si j'ai gagné en rapidité, je ne ferais qu'esquiver ne vous inquiétez pas.

Les trois compagnons s'affrontèrent dans un combat amicale et au bout de dix minutes, Jung abandonna. Sanguis et Sorgal furent stupéfait par l'efficacité de la technique de l'homme-tigre, il avait réussit à esquiver leur attaques juste en se déplacent avec rapidité. 
Fortement exténué, ce dernier sortit du dojo afin de marcher un petit peu pour récupérer son souffle, la technique l'avait grandement épuisé. Une fois à l'extérieur, Jung remarqua avec étonnement que sa tenue portée deux entailles, une au bras droit, l'autre à la jambe gauche. Il continua alors son chemin avec un sourire, heureux de s'être mesuré à deux talentueux combattants.

Alors que Jung était parti, Sorgal lança un regard à Sinistros.

-Je me doutais bien que la lance lui conviendrait bien mieux, ce garçon est extrèmement agile. Même un débutant l'aurais remarquer, tu aurais du commencer par la au lieu de perdre ton temps à lui apprendre l'épée. T'es meilleur en cuisine qu'en tant qu'entraineur. Dit-il en le narguant avec un sourire.
D'ailleurs je suis étonné, pourquoi combat tu avec ton bras gauche ? Tes mouvements en combats donnent l'impression que tu t'es entrainée avec l'autre bras .... Enfin, ça ne me regarde pas tant que ça, je vais sortir un peu tiens.

Sanguis fût étonné que Sorgal avait remarqué le fait qu'il soit droitier, cela faisait un an qu'il s'entraînait chaque soir pour l'utilisation de son bras gauche. Il allait devoir augmenter encore son rythme de travail, il devait maîtriser mieux son bras gauche avant de pouvoir commencer un style à deux sabres. C'était son but depuis qu'il avait commencé à entraîner son bras gauche.

C'était décidé, il se donnait un mois pour améliorer sa maîtrise de l'arme avec son bras faible, ensuite il s'entraînerait à la maîtrise du style à deux sabres.

Alors qu'il comptait sortir prendre l'air, il entendit dans une pièce voisine quelqu'un murmurait. La porte étant entrouverte, il pu apercevoir Spectre de dos en position de méditation, Sorgal décida d'ouvrir complétement la porte.

-On marmonne tout seul ici? Dit-il avec un léger sourire. Arrete moi si je me trompe, mais j'ai l'impression que quelque chose te tracasse ces derniers jours.

Après avoir réussi à réunir tout le monde, Sorgal se rendit à son tour dans la salle principale. Il put apercevoir tout le petit groupe en face du Berserk. Sorgal se plaqua contre le mur en attendant l'annonce de Spectre.

Sanguis qui avait arrêté son entraînement pour cette réunion se demanda pourquoi Spectre leur avait demandé de se réunir pour quelque chose d'aussi futile qu'un nom. Lui-même n'était pas attché à son nom. Il ne connaissait pas son véritable nom et Sanguis était juste un surnom que les gens de Durnambul lui avaient donné.

Il opina cependant du chef à destination de Spectre pour lui signifier que le nom du groupe lui allait.

Sorgal était assez étonné, il s'attendait à une annonce ayant une certaine importance pour la suite de leur voyage. L'étonné, serait même un bien faible mot, il était déçu. 
Quant à Durïn, il ne semblait pas affecté par cette annonce.

L'ambiance à la réunion était un peu glacial, fort heureusement Sanguis avait préparé un succulent repas, l'odeur de celui-ci commencé à faire gargouiller les ventres et les quelques tonneaux de vin ici présent allez réchauffer l'atmosphère.

- Spectre, avant que nous changions de pièce pour passer à table serait-il possible de m'entretenir avec toi ?