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Dokho,Chevalier d'Or de la balance.

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Dokho,Chevalier d'Or de la balance. Empty
MessageSujet: Dokho,Chevalier d'Or de la balance. Dokho,Chevalier d'Or de la balance. EmptySam 16 Mar - 12:26

Description:Le chevalier d’or de la balance ne semble pas impressionnant à première vu comparativement à beaucoup de ses pairs. Mais ce serait une erreur de le sous estimer.

Du haut de ses 1 m 70, on peut dire que Dohko ne peut que blâmer ses origines chinoises pour cette taille relativement inférieure à la moyenne nationale du Sanctuaire, pour ne pas dire petite comparativement à ses pairs. Il s’en est accommodé avec sérénité, étant de ceux qui savent que la vraie valeur d’un homme ne se mesure pas avec un décamètre.
Contrebalançant ce qui aurait put être une faiblesse – mais l’était beaucoup moins dans les faits - il possède la carrure d’un homme qui s’est consacré une grande partie de sa vie aux arts martiaux qui font la fierté de son pays natal. Une capacité que l’on remarque aisément chez le chevalier de part de petits indices qui tend à ressortir drastiquement en combat : la manière presque féline dont il se déplace, la façon dont il se maintient au repos ou dans ses postures de combat, même son mode de pensée semble tout droit sortie des préceptes de ces arts ancestraux qu’il révère. Sa peau à la carnation de ceux qui sont nés là où le soleil règne en maître, à peine halé mais qui lui donne une mine allègre et agréable qui tend à ressortir avec les vêtements qu’il porte, bien souvent des longues tuniques chinoises aux manches amples que la mode spartiate du sanctuaire n’a pas réussit à lui faire oublier. Dans son dos, lorsque son cosmo se déploie, un tatouage de tête de tigre apparait à la lumière.
De son visage, se sont sans doute ses yeux couleur de jade qui frappent avant toute autre chose, limpide et clair, semblant aussi farouche et indomptable que celui du tigre de ses lointaines contrés, tout aussi rieur qu’embrassé par la colère, son visage ayant coutume de laisser transparaitre un peu trop ses sentiments avant qu’il n’y mette lui-même fin. C’est un sourire sincère et franc qui étirera ses lèvres et accueillera en général ceux qui croisent sa route, adoucissant les traits de son visage. Ses cheveux bruns aux reflets acajou laissés libre de tout mouvement, habillent son front et encadrent son visage de manière désordonnée en un dégradé lui tombant un peu plus bas dans la nuque.

Dohko est avant toute chose un chevalier d’Athéna, loyale et fidèle à sa déesse et à son ordre, il est de ceux, valeureux, qui protègent la paix de sa divinité au péril de sa vie. C’est un guerrier de confiance et de dévouement qui suit sa voie avec la détermination d’un homme sûr de sa mission, avec ce qu’on pourrait même qualifié de l’entêtement, ne laissant jamais tomber une cause qui ne lui semble pas perdue. Loyale, il l’est également en amitié, prêt à tout risquer pour ceux qu’il considère comme des amis et à les aider dès que le besoin s’en fait ressentir. Avec ou sans leur accord d’ailleurs. Sa confiance est parfois trop rapidement acquise, étant d’un naturel généreux et compréhensif, frôlant parfois une certaine naïveté qu'il tient de sa jeunesse.
C’est un homme que l’on pourrait considérer comme sage si la fougue de la jeunesse ne tempêtait pas si fort en son âme. Malgré tout, il sait demeurer maître de lui-même et sait quand il faut faire preuve de prudence et de patience, ce qu’il parvint à faire avec une aisance venant de l’entrainement et ce, malgré l’énergie intarissable qui semble l’habiter. D’une nature ouverte et sociable, il reste un homme abordable par ces dernières qualités, et cela même si il porte sur lui une armure d’or. N’hésitant pas à plaisanter lorsque la situation si prête, il demeure en général d’un naturel optimiste si ce n’est confiant. En tant que chevalier de la balance on le considère porteur des valeurs de justice.

Histoire :
Elle marchait, encore, toujours, s’éloignant de tout ce qui avait compté pour elle, de tout ce qui était cher à ses yeux. La douleur s’enfonçait telle une dague dans son cœur mais pas une seule fois elle ne se retourna. Elle ne pouvait pas, ne voulait pas voir sa maison, son village s’embraser dans la nuit. Elle voulait se souvenir de sa beauté, de la sérénité qu’elle ressentait lorsqu’elle se promenait dans les montagnes et contemplait admirative son village tant aimé avec l’homme qui partageait sa vie. Pas le paysage de cauchemar qu’elle abandonnait pour survivre…Pour sa survie.
Elle ne pleura pas. Elle continua de marcher, un pas après l’autre, y mettant toute ses forces pour tenir sa promesse. Malgré la fatigue. Malgré la souffrance…





- Tu veux encore que je te raconte cette histoire ?
- Oui, s’il vous plait Vénérable Shao !

Le vieil homme observa l’enfant qui venait de fêter ses 6 printemps et qui lui faisait face, son regard de jade suppliant le moine de répondre à sa requête. Comme il avait changé cet enfant ! Tant d’années c’étaient écoulés depuis son arrivé, et sa présence, tel le soleil, illuminait leur autrefois morne journées de doux rayons de joie. Il était une bénédiction que les dieux leurs avaient offerts, bien que jamais il n’en aurait parlé à l’enfant en ces termes, et bien que certain ne voit pas le turbulent gamin de cette façon. Pour le vieil homme qu’il était, voir tant de vie dans ce mausolée parfois trop sinistre était un ravissement. Ses condisciples étaient si sérieux des fois, trop pour leur propre bien, ne s’amusant que peu des prouesses et particularités de cet enfant.
L’homme abandonna sa mine sévère avec un soupir feint de comédien entrainé. Il était bien plus gentil que ce qu’il faisait croire aux autres, et le gamin arrivait à percer ses défenses comme le goéland les flots, et ce, trop souvent pour qu’il l’admette à voix haute.

- Soit. Après tout, c’est un jour spécial aujourd’hui. Commença t-il avec douceur.

Et l’homme dissimula son sourire lorsqu’il vit le garçon s’asseoir en tailleur en face de lui, à même le sol, son regard brillant de cette lueur que seuls les enfants possédaient encore. Et d’autre chose encore mais cela, le vénérable ne le releva pas. D’une voix de conteur entrainé, plaisante à l’oreille, il commença son récit. Ce récit qui, loin d’être une simple fable, faisait partie intégrante de son propre passée.

- C’était une soirée comme il y en avait eut des milliers avant elle, froide et humide, loin d’être inhabituelle pour un mois d’octobre… Que quelqu’un vienne, la nuit tombé à notre monastère, n’était pas davantage exceptionnel, mais ce que les dieux ont déposés à nos portes l’était, lui.

C’était le début de l’histoire qu’il écoutait toujours…C’était l’histoire de sa naissance. Il l’avait entendu maintes fois de la bouche des moines taoïstes dont il partageait la vie depuis ce qui était toujours. Et nul autre ne pouvait mieux la lui conter que le prêtre Shao qui avait été le témoin privilégié de celle-ci, parvenant à faire de cette tragédie une fable presque belle… Pourtant, les émotions qui naissaient dans son cœur d’enfant à son écoute lui étaient aussi douces qu’amères. Mais il ne pouvait pas s’en empêcher, et redemandait à chaque fois qu’on l’a lui répète, encore et encore, dans l’espoir vain de se souvenir de ce jour et de celle qu’il n’avait jamais put appeler mère.

- Ce fut une voix de femme qui nous éveilla ainsi que le martellement du lourd dragon de métal de nos portes. Sa voix se teintait de panique et de désespoir mais elle continua d’appeler malgré tout. Je fus le premier à la voir dès que les portes furent ouvertes, et je dois avouer que je fus surpris. C’était une très belle femme avec de long et soyeux cheveux noirs comme l’ébène et le même regard que toi, de la même nuance que le jade, animé d’une détermination farouche qui aurait fait pâlir de jalousie n’importe quel homme.

La voix de maitre Shao se teinta d’une certaine mélancolie lorsqu’il continua, mais dans ses yeux bruns, il y avait toujours cette lueur d’admiration lorsqu’il parlait de sa mère.

- Elle était épuisée et fiévreuse, sa mise salie et surtout, enceinte.

Il la connaissait par cœur, mais ça n’empêcha nullement son cœur de cogner plus fort dans sa poitrine lorsque le vieil homme décrivit sa mère, épuisée et sur le point de donner la vie qui demandait de l’aide au monastère et aux moines présent.
Ils n’avaient jamais su d’où elle était originaire, lui avait on dit, mais, plus tard, ils avaient comprit qu’elle venait probablement de l’autre coté de la montagne sur laquelle ils étaient eux même nichés, là bas où, semblait il, une révolte avait fait rage.

- C’était déjà un miracle qu’elle soit parvenue jusqu’ici malgré son état. Les dieux l’avaient guidés jusqu’à nous et elle avait résistée à tout ces tourments pour préserver la vie de son enfant à naître. Qui étions nous pour refuser notre aide à une mère si admirable ? Alors nous l’avons fait entrée et l’avons aidée à accomplir la promesse qu’elle avait fait à ton père, nous a-t-elle dit, en te mettant au monde.

Il avait imaginé son père également, longtemps, même si cela lui était plus ardu que pour sa mère. Il n’avait aucune description de lui. Il s’était dit que, puisqu’il avait les yeux de sa mère, ses cheveux plus bruns que noir, devaient lui avoir été légués par lui. Il l’imaginait fort et grand, peut être soldat ou bien autre chose, droit et noble, ayant risqué sa vie pour sauver sa femme et son enfant. Pour son cœur de petit orphelin, il ne pouvait pas en être autrement. Il n’avait guère que son imagination pour combler le vide qui était à sa place.

- Nous avons tous eut peur lorsque tu naquis. Tu semblais si frêle et ta mère était si faible que nous avons crut qu’aucun d’entre vous ne verrait la lumière du soleil. Mais nous avions tord de ne pas croire en la vie. Je me souviens de la joie que je vis briller dans ses yeux si semblable aux tiens lorsqu’elle te tint dans ses bras pour la première et la dernière fois. Elle était si heureuse de te voir et de t’avoir donné la vie, de te savoir vivant et d’avoir respectée sa promesse. C’est elle qui t’as donnée ce nom, ce sont ses derniers mots, ton prénom : Dohko.

Une larme roula sur la joue de l’enfant à ces mots, une larme unique, preuve de l’émotion qui étreignait son cœur avec une douloureuse amertume. Il connaissait cette histoire par cœur, après tout, c’était la sienne. Mais cette perle salée fut la seule à couler, aucune autre ne vint lui succéder et le vieil homme fit mine de ne rien voir, ce que le garçon lui en était gré. Il n’aimait pas qu’on s’apitoie sur lui malgré son jeune âge et il effaça bien vite la preuve de son émotion. Le prêtre continua son histoire de cette même voix teinté de mélancolie mais aussi, d’un profond respect et d’autre chose que Dohko n’aurait sut nommer :

- Elle t’a confiée à nous dans un dernier sourire, satisfaite d’avoir réussit à transmettre sa vie à toi, son précieux fils. Et nous t’avons élevés à sa place en honorant sa mémoire et son courageux don.

Le regard de l’enfant fut attiré par un tertre sous le grand pêcher à quelques mètres de là où ils s’étaient installés. C’est là qu’elle était enterrée. Il pouvait voir d’ici le morceau de bois gravé par les idéogrammes formant le prénom Yun. Un nom qu’il chérissait autant que celui qu’elle lui avait donnée.

Shao se releva du rocher sur lequel il avait conté son histoire, s’aidant de sa canne et de l’épaule de l’enfant qui s’était relevé d’un bond énergique pour lui prêter main forte. Le vieil homme courbé par les années tapota gentiment l’épaule de celui-ci avant de se déplacer jusqu’à l’arbre qui les dominait de toute sa hauteur. Les branches se paraient de multiples fleurs semblables à des diamants scintillant dans la lumière du soleil, embaumant l’air d’un parfum doux et sucré propre au printemps. Le garçon aimait cet endroit. Ici, sous les branches d’airain se tendant vers le ciel, il avait l’intime impression que par l’intermédiaire de ce majestueux arbre, sa mère veillait sur lui.
Suivant celui qu’il considérait comme son mentor, Dohko s’inclina et laissa les prières du vieil homme honorer la mémoire et l’âme de celle qui l’avait mise au monde dans ce coin reculé de la chine. Il brûla l’encens qu’il avait apporté puis une fois le rituel terminé, le prêtre, après avoir gentiment pressé l’épaule du gamin, s’éloigna sans un mot de plus. Il savait qu’il allait encore rester jusqu’à la nuit tombé avant de se décider à quitter l’abri que formait les branches. Après tout, aujourd’hui, c’était Qingming. La fête des morts.

Pourtant, le vieil homme s’arrêta pour observer de loin l’enfant dominé par le pêcher en fleur, il semblait lui parler, et cela le fit sourire.

- Votre fils est devenu fort, vous pouvez être fière, murmura t’il au vent.

Fort et spécial. Au fond de lui, il croyait sincèrement que le sacrifice de cette mère si admirable sous bien des aspects avait rendu son fils remarquable. Même si pour certain, ce qui le rendait si spécial à ses yeux de vieux fou, n’était que bizarrerie.





La vie dans le monastère pour l’enfant tigre était remplit de paradoxe étrange. Il était heureux ici. Il savait qu’il avait beaucoup de chance de se retrouver dans cet endroit austère habité par des hommes se consacrant toute la journée à des tâches difficiles à appréhender pour un si jeune enfant. Dohko était bien malgré lui, un enfant à l’énergie intarissable, toujours près à donner un coup de main même si cela ne s’avérait pas toujours payant mais aussi turbulent. Et puis, il était étrange. On ne le lui avait jamais dit clairement, mais parfois, il le sentait dans le regard des autres et surtout, en lui-même. Il était différent. Sans savoir comment, sans savoir pourquoi, l’enfant avait longtemps cru que cette différence flagrante venait de sa propre histoire. Sa mère était morte pour le mettre au monde, et le petit garçon qu’il était s’en était voulu, inconsciemment, d’avoir été à l’origine de son sacrifice. Parfois, il s’était dit qu’il aurait mieux valut qu’il ne vienne pas au monde, ainsi, sa mère serait vivante, et lui ne se sentirait pas aussi…Seul.
Car même dans la bâtisse qui abritaient une bonne vingtaine d’hommes d’âges différents – mais bien plus âgé que lui – il se sentait irrémédiablement seul. Une solitude pernicieuse qu’il contrait en essayant de s’y faire en s’occupant, sans y parvenir. C’était un enfant abandonné et curieux qui avait soif de contact. Il ne voulait pas être différent. Mais le vénérable Shao, essayait de dégager un peu de son précieux temps pour s’occuper de lui, une heure par si et par là. C’est surement en partie grâce à lui que l’enfant ne s’était pas totalement perdu dans ce monde trop vaste pour lui. Il ne fallait pas croire que tous les habitants du sanctuaire étaient désagréables avec lui, au contraire, ils étaient juste et avaient toujours une parole gentille mais ils demeuraient occupés par leurs propres impératifs et leurs propres apprentissages. Dohko ne pouvait pas leur en vouloir. Même pas à ceux qui l’évitaient consciemment.

Dès qu’il fut en âge, on le laissa accompagner les moines au village un peu en contrebas pour l’occuper et qu’il puisse se lier avec d’autres enfants. Il en était ravi. Pour lui qui avait vécu en autarcie dans un monde d’adulte, pouvoir jouer avec des enfants de son âge était formidable. Il y avait tant à découvrir, tant à voir et à expérimenter, les enfants se galvanisant les uns les autres, commettant parfois de terribles bourdes ou d’incroyables découvertes qui étaient autant d’expériences qui les firent grandir chacun à leur manière.

Ce fut au travers l’une de ces terribles bourdes que Dohko fit une rencontre qui mit en marche les mécanismes de ce qu’on pouvait appeler destinée.

Ce jour là, après leurs tâches quotidiennes, le groupe d’enfant suivait Dewei, un garçon du même âge que Dohko, plus fonceur que lui, qu’aujourd’hui à la lumière de son expérience, qualifierait d’inconscient. Mais l’inconscience et l’invincibilité illusoire étaient de ses défauts qui faisaient de l’enfance une expérience unique, et c’était, guidé par ce désir de briller qu’ils s’étaient aventurés plus loin qu’ils ne le devaient du village. Chacun savaient que les adultes leurs interdisaient d’aller aussi loin parce que la montagne recelait de nombreux dangers, mais le danger était justement ce qui les attirait, petits garçons en quêtes d’aventures extraordinaires.
L’enfant tigre était comme eux, même si quelque part en lui, il culpabilisait un peu d’aller contre les ordres de ses tuteurs. Mais cela ne le faisait pourtant aucunement reculer. Lui aussi était un garçon comme les autres.
Ils s’étaient aventurés plus loin qu’ils ne l’avaient jamais fait et c’étaient retrouvés devant une impasse naturelle : une crevasse de plusieurs mètres où une rivière déchainée s’écoulait en contrebas. Bien que 5 ou 6 mètres à peine les séparait de l’autre coté du précipice, sauter était loin d’être une option envisageable aussi aventureux pouvaient ils être.

- Regardez plus haut ! Kay désigna un arbre qui s’était effondré et formait un pont naturel entre les deux cotés du précipice. On va pouvoir passer par là !

Ce qu’ils fient avec courage ou folie, sauf que…Leur petite épreuve de vaillance coula à pique lorsque Dewei glissa du tronc. Dohko était juste derrière lui, et il se souvient, aujourd’hui encore, avec une terrible précision de l’expression surprise du garçon alors qu’il glissait, celle-ci se transformant en une grimace de terreur lorsqu’il tomba. Après une seconde de flottement qui sembla lui durer une éternité durant laquelle ses sentiments s’entremêlèrent en une cacophonie insupportable, il sauta. Abandonner son ami lui était impossible, et il savait nager, ce qui n’était pas le cas de son camarade aussi aventureux pouvait il être.

L’eau se referma sur lui tel un animal sur sa proie le lacérant de ses crocs glacés, mais il ne se laisserait pas dévorer. Il creva la surface de la rivière, se laissant entrainer par le courant l’emmenant rapidement en aval, cherchant son ami dans le chaos l’entourant, hurlant son nom quand il le pouvait, mais n’entendant que les flots déchainés et les battements erratiques de son cœur comme seul réponse. L’adrénaline bouillonnait dans ses veines, son angoisse augmentant alors que son regard balayait la surface agitée de l’eau. Mais il finit par le voir, luttant, crevant la surface alors que les flots tentaient une fois de plus de le faire plonger. Il se précipita en avant plus rapide qu’il ne l’avait jamais été alors qu’il ne voyait plus la tête de son ami. Il n’aurait sut dire comment, mais il sut exactement où chercher lorsqu’il plongea dans les eaux tumultueuses, attrapant le bras de son camarade pour le ramener à la surface. Ils prirent ensembles une goulée d’air salutaire mais trop tard.

Là, à quelques mètres à peine du duo, il pouvait voir le ciel. Une cascade. Il aurait dut paniquer en voyant sa mort certaine arriver mais ce ne fut pas le cas. Bien sur, il avait peur mais il agit. Peut être que son geste aurait put être qualifié d’étrange mais mût par l’instinct, il prit son ami inconscient dans ses bras dans l’espoir de le protéger de son propre corps.

Il le protégerait.

Dewei avait une petite sœur et un petit frère qui l’attendait chez lui. Il avait des parents qui l’aimaient et qui avaient besoin de lui. Il avait une famille qui le chérissait. Une part de lui l’enviait mais au dessus de cette envie, il y avait un autre sentiment à cet instant. Il voulait protéger cette famille qui n’était pas la sienne de la peine qu’il ressentait lui même. Il connaissait trop bien la saveur qu’avaient le manque et la perte. Il l’avait toujours ressenti… Alors lui qui n’avait rien était quantité négligeable…Et il voulait protéger celui qu’il tenait entre ses bras alors que la chute d’eau les emportait, les faisant chuter dans le vide.

Quelque chose fut avivé par le désir brûlant qui grondait en lui, il le sentit se déployer autour d’eux alors qu’ils chutaient. Chaud, ardant, il le sentait s’étendre tel un bouclier immatériel répondant à son désir, à leur besoin. Ils percèrent les flots mais le choc qu’il ressentit fut moins rude que ce à quoi il s’était attendu. Le contrecoup étourdit ses sens, le plongeant dans un abime de ténèbres dans lequel persistait un silence aussi assourdissant que l’avait été la cascade. Mais il lutta pour garder les yeux ouverts, se dirigeant vers la lumière qui éclairait la surface au dessus de lui battant frénétiquement des jambes pour les porter, son ami et lui, vers le soleil. Perçant les flots, il avala une goulée d’air qui lui faisait défaut alors que Dewei toussait et crachait, reprenant son souffle mais demeurant inconscient. Le soulagement envahit l’enfant tigre, et ce fut l’énergie procurée par cet espoir qui lui permit de les ramener sur la terre ferme. Ses jambes le trahirent lorsqu’il essaya de se hisser dessus mais il s’en moqua, finissant par rester couché, la joue collée sur la pierre chaude qui réchauffa son corps glacé et trempé.

Et il rit. Celui-ci sonna de manière totalement incongru dans le décor sauvage même à ses propres oreilles encore assourdis par la violence de ses plongeons consécutifs mais il s’en moquait. Ils étaient vivants. Il pouvait voir le torse de son ami se soulever sous sa respiration malgré son évanouissement et cela lui suffisait. Il avait réussit à le protéger et cette constatation rendait la brûlure de ses jambes et de ses bras beaucoup moins douloureuse. L’enfant resta une poignée de minutes allongé sur la pierre, récupérant son souffle et son énergie en profitant des rayons du soleil avant de se décider à s’asseoir maladroitement pour voir où ils avaient atterris. Son regard de jade contempla l’étendu d’eau qui formait un lac entouré par de hautes murailles naturelles alors que quelques arbres habitués à la rudesse de la terre s’étendait vers les cieux. Cet endroit respirait le calme et la sérénité, tant par le cadre que par les sons qui à cet instant était beaucoup plus merveilleux que lorsqu’il était emprisonné dans les rapides. Fermant les yeux, il inspira profondément pour s’en gorger et se figea. Son cœur s’accéléra alors qu’il contemplait la surface agité du lac. Il frissonna. Il y avait quelque chose dans ces flots limpides, il en était intimement persuadé, comme lorsqu’il avait réussit retrouver Lin perdue dans la montagne avec ce seul instinct. Mais son ami s’éveilla avant qu’il n’entame une recherche plus minutieuse et son état était prioritaire à une vague impression.

Il ne le sut que plus tard, mais ce fut ce jour là que celui qui deviendra son maître le vit pour la première fois. C’était ici, au pied de cette cascade dans cette eau limpide qu’était tapit celui qui était un homme mais qui avait perdu le droit d’arborer cette apparence. La créature observa les deux enfants se remettre debout avec plus ou moins de difficulté, son regard sans âge fixé sur l’enfant qui avait déployé son cosmos dans sa chute et les observa partir dissimulé.

Et il revint, cet enfant, à ce lac où était tapit le dragon qui avait autrefois été homme, attiré comme un papillon l’était à la lumière de la bougie. Il y avait quelque chose dans cette oasis qui piquait sa curiosité. Ses rêves depuis cette chute étaient hantées par des images sibyllines qu’il pensait résoudre en retournant sur les lieux. Il ne s’attendait aucunement à tomber sur un dragon émeraude à la crinière écarlate. Et lorsque le jeune Dohko vit brusquement la créature surgir des flots pour lui faire face, il eut un hoquet de stupeur et un sursaut de peur, son souffle se bloquant dans sa poitrine face à l’apparition d’une telle chimère. On lui avait conté nombre de récit sur les êtres mythique qu’étaient les dragons, il les avait vus sur des peintures et des calligraphies à l’encre, mais tout cela semblait bien peu face à la majesté se dégageant de la créature d’écaille. Il était si grand qu’il aurait put le dévorer d’un seul coup mais cela ne lui traversa même pas l’esprit. Tout ce qu’il voyait, c’était un être extraordinaire et il entendait les paroles du Vénérable Shao parler d’un lac, tout près d’ici, qui était d’après la légende, la tanière d’une créature aussi fantastique que monstrueuse qui empêchait quiconque d’approcher de son eau limpide.

Pour le garçon, ce dragon n’avait rien de monstrueux. Cela aurait été comme de qualifier un tigre de sobriquet maléfique.
Et il lui parla. L’étonnement resta sur ses traits, écarquillant ses yeux lorsqu’il comprit qu’il parlait dans sa tête.

- C’est ton cœur qui m’entend et ton cosmo, Rectifia le dragon d’une voix sourde et profonde, résonnant dans son âme comme un gong puissant.
- Mon cosmo ?

L’animal c’était ébroué, sa crinière écarlate rejetant des gouttes autour de lui jusqu’au garçon qui ne s’en formalisa pas vraiment. La situation lui était tellement irréelle qu’il aurait put penser être dans un songe, mais il n’aurait pas sentie la sensation de l’eau si ça avait été le cas. Et cela le rassura.

- Toutes les créatures des dieux possèdent 5 sens : l’ouï, le goût, le toucher, l’odorat et la vue, 6, si l’on prend en compte l’intelligence, le sens commun. Mais il y en a un 7 éme qui sommeil dans le corps des hommes. Le cosmo. Il est l’univers présent de vie et de mort, de destruction et de création.

- Je…Je ne crois pas posséder ce genre de chose…

Il approcha son impressionnante gueule de l’enfant qui bloqua sa respiration malgré lui, le paralysant de ses yeux dorés sans âge. Il était si grand…et pourrait aisément le dévorer, mais il reprit son histoire de cette même voix sérieuse qui lui rappelait celle du vénérable Shao. Ce qui l’empêchait d’être terrifié.

- Tu le possède en toi pourtant, et tu le sais. C’est lui qui t’as permit de protéger ton ami de cette chute. C’est lui qui t’as poussé à revenir ici car ton cosmos t’as permit de sentir le mien, même si tu n’en avais pas conscience.

Dohko fronça les sourcils alors qu’il réfléchissait aux paroles du dragon. Il avait toujours sentie certaine chose que d’autres ne parvenaient pas à ressentir, parfois parvenant à percevoir des présences qui étaient trop loin pour ses autres sens ou d’autres choses aussi étonnante. Son regard se voila. Ces étrangetés lui avaient toujours valut des regards perplexes puis plus inquiet à mesure que le temps passaient et qu’il grandissait. Il était bizarre aux yeux de certains adultes, si ce n’est la plupart, et d’autres enfants préféraient l’éviter pour cette même raison. C’était un sentiment amer. Il savait juste qu’il était anormal sans savoir à quel point…
L’enfant qu’il était trouvait que ces explications avaient la couleur de la vérité. Redressant la tête, il remarqua que la créature s’était éloignée et s’immergeait de nouveau dans les eaux profondes.
- Ta curiosité assouvie, tu devrais rentrer chez toi et oublier cet endroit, fils du tigre.

Il en resta bouche bée. Comment pouvait-il oublier pareille rencontre ? Et alors que le regard d’or du dragon disparaissait dans les flots, il comprit ce qui l’avait empêché d’être effrayé. Il la voyait. La tristesse sans nom, sans âge qui ternissait l’éclat de son regard d’un voile de solitude amère. Ce chagrin l’ébranla tant il semblait abyssal et il demeura figé alors que le dragon disparaissait mais une décharge d’adrénaline lui fit crier la suite.
- Attendez s’il vous plait ! Il y a tant de chose que j’aimerai vous demander ! S’il vous plait !
- Part !

L’injonction résonna dans son esprit avec un grognement d’irritation qui l’empêcha de reprendre. Enfin, il ne cria pas.
- Je ne partirais pas.
- Comme il te plaira.

Ce furent les dernières paroles qu’ils échangèrent ce jour là. Mais Dohko, loin de s’en formaliser et avec entêtement, revint chaque jour durant, profitant du fait que le lac du dragon se trouvait en vérité plus proche du monastère que du village. Qu’est ce qui le poussait à faire ça ? La curiosité qu’il éprouvait pour toutes ses histoires de cosmos ? Pour le dragon ? Ou bien ce sentiment perdu dans l’immensité de ses yeux dorés pour lequel il éprouvait de la compassion… et une certaine résonnance ? Alors il venait là, et faisait les exercices auxquels il devait s’astreindre chaque jour. L’enseignement des taôistes était autant mental que physique, c’était une condition pour atteindre l’harmonie à laquelle ils aspiraient tous. Et puis, cela l’occupait.

Cela se fit petit à petit, grâce entre autre à la détermination du garçon qui revenait toujours, mais aussi, et sans doute, à cause de ce sentiment chaleureux que la présence de l’enfant tigre prodiguait à son vieux cœur fatigué, préservant les restes d’une humanité qu’il avait cru disparaitre avec sa transformation des centaines d’années plus tôt. Il devint le maître de ce petit homme, lui enseigna ce qu’il savait sur le cosmo et le combat, l’entrainant rudement mais avec toute son expérience et ce qui restait de sa vie d’homme. La tristesse était toujours là, perdue dans un coin de son regard mais il semblait se réchauffer un peu à la chaleur du cœur de son élève.

Lui…Cet enfant, il ne ferait pas la même erreur que lui. Il ne se transformerait pas en créature dénué de toute once d’humanité comme ce qu’il devenait davantage chaque jour…Lui qui parvenait à suspendre cette échéance qu’il savait inévitable.

Pour Dohko, se fut une période éprouvante mais non moins stimulante. Celui qu’il appelait Maître était dur mais juste, et il prenait plaisir à apprendre, à contraindre son corps et manipuler ce que l’on appelait cosmo. Ce fut long et laborieux au début, lui était jeune et le dragon sibyllin, mais à force de tentative et d’échec, la réussite d’une technique ou sa perfection n’en devenait que plus belle. Et puis il ne se sentait plus seul. Le dragon n’avait pas peur de lui, il n’y avait pas cette inquiétude sous jacente dans ses yeux comme si il craignait que l’enfant ne se retourne contre lui. Il l’acceptait dans son ensemble, avec ses qualités et ses défauts même si cela ne l’empêchait nullement de vouloir corriger l’impatience et l’impétuosité du garçon.
Et alors, il passait la plupart de ses journées avec lui, si bien que le croiser dans l’enceinte du sanctuaire taoïste était devenu rare mais il soupçonnait le Vénérable de savoir où il allait. Le vieil homme semblait toujours tout savoir comme si il était doté d’omniscience.

- Le tigre et le dragon forment un tout unique, l’un représentant le Yang et l’autre le Yin. La part de tigre en toi est forte Dohko, tu possède sa vaillance et sa fougue, mais pour être en harmonie avec toi-même et réussir là où tu échoue, il te faudra la tempérance et le calme du dragon.

Le regard du vénérable Shao c’était brièvement illuminé d’amusement en remarquant la surprise du jeune garçon qu’était devenu l’orphelin. Ils se croisaient rarement, tant parce que le garçon était souvent en vadrouille que parce que lui-même était particulièrement occupé…Mais cela semblait toujours l’amuser de le prendre au dépourvu tout en distillant de sage conseil, faisant d’une pierre deux coups. Et il l’avait planté là, comme un imbécile qui recherchait le sens de ses paroles qui semblaient pleines de sous entendues. C’était ce genre de phrase qui poussait Dohko à croire en cette omniscience invraisemblable. Même si c’était idiot, après tout la métaphore du Tigre et du Dragon s’équilibrant n’était pas nouvelle mais elle prenait un tout autre sens dans sa vie.






Un jeune homme brun au front trempé de sueur lui renvoya son regard puis disparut parmi les remous du liquide miroitant alors qu’il plongeait ses mains dans l’eau pour s’asperger le visage. Il profita de cette pause salutaire pour se désaltérer et s’asseoir de manière peu élégante après un soupir fatigué. Il avait passé ce qui lui semblait être des heures à enchainer les exercices de tortures que l’esprit sadique de son Maître avait concocté et il sentait chacun de ses muscles moulus. L’eau agréablement fraiche avait éclaircit la brume dans laquelle son esprit avait sombré à cause de la chaleur estivale, qu’il ait abandonné beaucoup plus tôt sa tunique n’ayant que retardé l’inévitable. Enfin, il avait l’habitude. Il observa son maître après s’être de nouveau aspergé le visage. Il connaissait l’histoire qui se dissimulait derrière ce regard qui l’avait tant secoué enfant : celui d’un homme brisé qui avait perdu ce qui lui était cher et avait sombré dans une spirale de violence qui lui avait fait perdre son corps d’humain…Et une grande partie de son humanité. Dohko ne pensait pourtant pas qu’il ressemblait à un monstre, comme il devait le songer, à cet instant. C’était une créature comme on en voyait que dans les plus belles esquisses des meilleurs artistes, toute en muscles puissants et en écailles d’émeraudes étincelant à la lumière du soleil, son corps paresseusement immergé dans l’eau alors que sa tête tourné vers l’horizon irradiait de majesté…Et qui demeurait un être particulièrement précieux à son cœur. Il était son Maître, et ce mot signifiait bien plus que n’importe quel autre. Il était un mentor. Un ami. Celui qui enfant, l’avait sauvé d’une solitude amère…grâce à lui, sa présence, son enseignement…

Mais cette vision fut remplacé l’espace de quelque instant par une autre. Un éclat doré, puissant et protecteur qui surgissait du néant et qui semblait l’appeler… Son regard se perdit dans le reflet que lui renvoyait l’étendue miroitante. Il faisait un rêve étrange ces temps ci qui revenait, encore et encore, nuit après nuit tel un mantra qui le hantait mais qu’il ne parvenait pas à comprendre. Son cœur savait qu’il était important mais son esprit n’arrivait pas à savoir en quoi il l’était autant.

- Maître… Vous m’aviez dit que les rêves avaient parfois une signification plus profonde pour les éveillés. Comment fait on pour comprendre leur sens si ils nous sont obscurs ?
- Hum…En général, leurs significations nous échappent tant que nous ne sommes pas aptes à les comprendre.

L’adolescent soupira, troublant son reflet d’un geste de la main. Il se sentait frustré. Frustré de ne pas comprendre ce qui troublait ses nuits et qui le laissait confus à son réveil, incapable de savoir pourquoi il le mettait dans cet état. La première fois, il s’était sentie troublé mais ne s’en était pas plus préoccupé, jusqu’à ce que plusieurs semaines après, il le refit. A présent, il se répétait avec une persistance agaçante.
Une vague d’eau mit brutalement fin à son raisonnement intérieur. Il toussota et son regard de jade trouva aisément le coupable : une queue.

- Au lieu de perdre ton temps en réflexion vaine, va donc méditer, cela éclaircira peut être ton cœur, impatient tigre.

Il plongea dans l’eau avec un sourire avant que le dragon ne lui renvoi une nouvelle attaque aquatique et nagea jusqu’au pied de la cascade qu’il avait dégringolé enfant. Aussi étrange qu’il soit, il chérissait ce souvenir. Après tout, c’était grâce à ça qu’il avait rencontré celui qu’il appelait aujourd’hui Maitre. Le jeune homme se hissa sur un rocher à fleur d’eau pour s’y asseoir en tailleur et se concentrer. La méditation n’était pas l’exercice qui lui était le plus évident, sa nature plus prompte que contemplative en était sans nul doute la cause mais cela n’était pas une excuse pour s’y soustraire. Et son Maitre avait raison, peut être que cela lui ferait comprendre la signification de ce dérangeant songe qui le hantait.

- Concentre-toi Dohko !

Ce qu’il fit après une parole d’excuse murmuré. A présent, il le sentait facilement et arrivait à l’employer, ce n’était plus un réflexe de survie animé par le désir de protéger quelque chose qui comptait pour lui. Il était là, enflant dans son corps avivé par sa volonté, se déployant dans une aura qu’il savait de la même teinte que ses propres iris. Le cosmos n’était plus une notion abstraite que son Maître tentait de lui inculquer, il était là, dans ses bras et ses jambes, dans chaque parcelle de son corps, guidé par sa volonté. Et alors ses poings devenaient des dragons d’émeraudes et sa volonté aussi inébranlable que celle du tigre qui s’étalait dans son dos lorsqu’il déployait son énergie.
Il resta un long moment ainsi, les paupières closes à seulement faire le vide dans son esprit, s’oubliant dans les vagues d’eau qui l’entouraient, ne faisant qu’un avec ce qui composait son univers. L’eau se jetait dans le vide et ondoyait à la surface du lac formant un tout unique alors que le cycle jamais ne cessait. Comme la vie et la mort.
Il sentit quelque chose à la limite de ses sens. C’était loin mais cela semblait briller dans le noir de son esprit avant qu’il ne comprenne où se trouvait cette présence. Il rouvrit les yeux et aperçu le regard doré du dragon braqué vers cette présence au loin.

- Maitre !

Il acquiesça en silence en s’immergeant alors que l’adolescent se précipitait en avant l’adrénaline lui faisant oublier toute fatigue qui aurait put engourdir son corps. Le village. Cette présence se dirigeait vers le village. Il ignorait si celle-ci était une menace ou non, mais avec les rébellions et les bandits qui sévissaient dans cette région de la Chine, l’adolescent était méfiant. Il y avait tant de nouvelles de pèlerins qui parlaient de ces révoltes qui avaient lieu dans les régions alentours, se désolant de ce qui advenait de leur pays et accusant les étrangers de leur mauvaise influence. Comme ils étaient heureux que l’Empereur décide de mettre fin à ses commerces avec le monde occidental et que ces canailles ne reviennent pas dans leur belle contrée…mais ce n’était pas ces étrangers qui étaient responsable des révoltes dans les régions frontalières…

L’adolescent réussit à prendre de cours l’individu qui se dirigeait difficilement vers le village et ce pour une chose qu’il n’avait pas remarqué auparavant : il portait un autre homme sur son dos. Dohko resta un instant pantois devant cette scène avant de remarquer les blessures de l’homme porté ainsi que leur drôle de tenue.

Armure.

Il reprit son souffle lorsque le chevalier le héla n’ayant pas prit conscience avant qu’il avait cessé de respirer. Il s’avança vers lui, sa méfiance s’envolant à présent qu’il savait à qui il avait à faire. Il le sentait comme une conviction profonde endormit qui venait de s’éveiller : des chevaliers d’Athéna. Son maître lui avait parlé de cet ordre prenant son origine dans la mythologie Grec, dirigé par une déesse protégeant la paix des hommes. Le dragon en avait vu il y a fort longtemps, de ces chevaliers de la déesse de la guerre et de la sagesse et son élève y avait crut. Après tout, les dragons étaient des fables pour la majorité, mais lui en connaissait un vrai…

C’était des étrangers aussi les villageois ne furent pas enchantés de les voir et encore moins enclin à les accueillir, qu’il y ait un blessé ou non. Alors à défaut, Dohko aida les deux chevaliers à monter au monastère où il était sur qu’ils ne seraient pas dénigré par leur origine.
L’adrénaline se délitant dans son organisme, l’adolescent sentait la fatigue s’insinuer en lui et laissa les deux hommes aux bons soins des taoïstes pour aller se reposer. Il ne leur serait d’aucune utilité de toute manière.

Le lendemain, il expliqua la situation à son maître avec entrain avant qu’une question ne mette fin à son monologue survolté.

- Et qu’as tu ressenti ?

L’adolescent haussa un sourcil perplexe mais réfléchit avec sérieux à la question du dragon, bras croisé sur son torse et assit en tailleur sur l’un des rochers qui surgissait de la surface du lac. Ce qu’il avait ressenti…

- Je…

Il ferma les yeux pour s’aider. D’habitude, il hésitait rarement lorsqu’il parlait. Ce qu’on lui avait souvent reproché.

- Je me sentais…bien. Je crois…

Il ouvrit les yeux pour les poser sur le dragon qui lui faisait face alors qu’il prenait seulement conscience de ce qu’il venait de mettre à jour. Ces deux hommes étaient des étrangers, pourtant, il avait l’impression qu’ils étaient…comme lui. Il s’était senti à l’aise en leur présence et la réciproque avait été vrai… Surpris par son propre ressenti, il chercha dans le regard doré de son maitre son approbation. Celui-ci comme seule réponse, ferma ses paupières et secoua sa crinière rougeoyante.

- Tu devrais retourner les voir, ils t’apprendraient avec plus de facilité que moi ce que tu désir connaître sur leur ordre.
- Maître ?
- Dépêche-toi, enfant tigre, ton entrainement peut attendre demain. Et profites-en pour bien te reposer.

L’adolescent hésita à obéir à son maître mais finit par partir lorsqu’il disparut dans les profondeurs de son lac. Il se souvenait de la tristesse peignant les iris de la créature qu’il avait vu enfant…Elle était moins présente dans son regard d’ambre et pourtant, il savait qu’elle était toujours tapit dans l’âme du vieux dragon. La tristesse et la solitude. Cela l’inquiéta tout le long du chemin qui le mena jusqu’au monastère, jusqu’à ce qu’il croise le chevalier qu’il avait guidé la veille et qui contemplait le pêcher séculaire qui s’étendait non loin des portes. L’arbre lui arrachait toujours un sourire doux et c’est avec cette expression qu’il commença à parler au chevalier. Aaron et Dracon, c’était leurs noms. Le second était encore allongé mais les décoctions qu’on lui avait donné lui avait rendu une partie de sa force.

- Il récupérera plus rapidement maintenant que la fièvre à baissé. Je te remercie de nous avoir apporté ton aide. Sans toi, je ne pense pas que les villageois auraient aidé mon camarade.
- Ce n’est rien. Ils ne sont pas méchants vous savez, se crut il bon d’ajouter à l’adresse de l’homme pour les pardonner, mais la région est assez troublée en ces temps ci, alors ils sont plus méfiants…
- Surtout avec les étrangers, finit le chevalier à sa place avec un sourire amusé alors que Dohko acquiesça avec un sourire contrit.
- Surtout, avoua t’il.

Le chevalier laissa son regard dérivé sur l’arbre majestueux et c’est sans le regarder qu’il continua.

- Il y a une grande force en toi. Je la sens alors même que tu ne l’utilise pas mais elle est là, à fleur de peau. Je peux ?
Son regard d’argent se déposa sur l’adolescent alors que celui haussait un sourcil perplexe.
- Peut quoi ?
- J’ai certain…pouvoir, Avança t’il en levant sa main devant lui après avoir rit face à la réaction de son interlocuteur. C’est de la psychométrie, j’arrive à évaluer la puissance des gens en les touchant. C’est un pouvoir très utile dans ma mission.

Il accepta sans trop se poser de question tant sur la mission de l’homme que sur ce qu’il s’attendait à voir. Peut être pensait il voir une réaction quelconque lorsque Aaron toucha son bras, des étincelles, quelque chose de visible à l’œil nu mais ce ne fut pas le cas. Il vit brièvement de la surprise s’afficher sur le visage du chevalier avant qu’elle ne disparaisse emporté par une moue plus soucieuse.

- As-tu du temps à m’accorder ? J’aimerais te parler de mon ordre…

Ils parlèrent jusqu’à ce que la nuit ne tombe, le chevalier lui intronisant l’histoire du Sanctuaire d’Athéna dont lui avait un peu parlé son maître mais de la bouche du chevalier d’argent, cela sonnait de manière plus véridique. Ce n’était ni une fable, ni une histoire passée dans de nombreuses oreilles mais le récit de la vie d’un homme qui avait fait de son existence, un don à sa déesse. Il parla de sa mission de trouver des individus susceptibles de revêtir une des 88 armures protégées par les constellations, parla de son ordre qui protégeait l’humanité en secret sous l’égide de la grande déesse Athéna, protectrice des hommes et de la terre...

- Ta force est grande et ton cœur juste. Je suis sur que tu ferais de grande chose au Sanctuaire…Réfléchis y.

Il avait acquiescé en silence un peu confus alors que le chevalier rejoignait son camarade alité. Il était resté un long moment le regard perdu, le cœur troublé par diverses émotions qui l’étreignaient et ne voulaient pas s’apaiser. Et alors qu’il allait rentrer, épuisé par ce débat intérieur, il prit le chemin inverse, se dirigeant vers le lac où était son maître mû par un pressentiment qui lui enflammait le cœur. Il devait voir son maître et c’est poussé par cette force impérieuse qu’il arriva près des flots reflétant le ciel nocturne. Il se sentit stupide dès qu’il sentit au fond de l’eau le cosmos du dragon et davantage encore lorsque celui-ci s’adressa à lui.

- Dohko…Jeune tigre…

Mais il était rassuré et c’est apaisé par ses paroles qu’il plongea dans l’eau sans se préoccuper de sa froideur. Il aimait depuis toujours la sensation de l’eau sur sa peau et était devenu un nageur expérimenté au contact de son maître. Quoi de plus normal puisque celui-ci vivait immergé la moitié de son temps.

- L’eau de ta région natale est excellente. Comme la terre, tu dois t’en imprégner, la laisser couler en toi…tu es comme elle…ne te laisse jamais dessécher, jamais tu m’entends ?

Il lui avait déjà dit des paroles semblables en des termes un peu différents mais il comprenait la métaphore qui faisait écho à ses souvenirs. Il lui avait dit de toujours préserver son humanité, et de ne pas s’oublier dans la violence comme lui avait put le faire... Il sourit pour lui répondre de la même manière que lui, en utilisant son cosmos.

- C’est promis maître !
- C’est parfait…

Son sourire disparut bien vite de son visage devant la réaction du dragon, celui-ci semblant souffrir d’il ne savait quel maux. Son cœur accéléra sa cadence et la peur se déploya en lui comme un voile funèbre.

- Maitre ?
- Écarte-toi Dohko ! Je veux mourir en homme !

Et sans qu’il ne puisse l’arrêter ou lui parler, le dragon s’élança dans le ciel laissant derrière lui l’adolescent perdu qui le suivit et perça la surface après lui. Et il hurla. Hurla aux cieux son impuissance et son incompréhension, demeurant accroché à un rocher alors qu’il voyait son maître disparaitre dans la nuit d’encre, s’élançant toujours plus haut jusqu’à ce qu’il ne le voit même plus.
Il n’arrêta pas les larmes qui roulèrent sur ses joues et resta ainsi à moitié immergé sans quitter le ciel des yeux. Et il comprit. Il les vit, les indices disséminés dans sa mémoire qui annonçaient cette déchéance à laquelle il avait assisté, impuissant. Il ne l’avait pas sauvé. Il était resté là comme un imbécile sans voir que son précieux maître disparaissait.

Je veux mourir en homme…

Il mourrait et perdait ce qui avait fait de lui un homme…Et il n’avait rien vu…Ses doigts se crispèrent sur la roche, rongeant sa paume mais n’apaisant en rien la douleur qui se tenait dans son âme. Il l’avait laissé seul. Il n’avait pas réussit à l’aider… Lui l’avait sauvé de cette solitude, de ce rejet qu’il avait ressentie dans le regard des autres…Mais…il ne lui avait pas rendu la pareille.
Il resta un long moment dans l’eau jusqu’à ce qu’un frisson particulièrement virulent ne le ramène à la réalité et ne le pousse à rejoindre la berge, le regard vide, l’esprit aussi engourdi que son corps. Il était gelé mais il s’en moquait. L’adolescent resta là, allongé sur la berge, son regard se perdant dans les cieux moqueur qui avaient engloutis son maître.

Il ferma les yeux, ses larmes roulant sur ses joues, silencieuses.

Un éclat d’or grandit dans les ténèbres, s’intensifiant, enveloppant son corps gelé et l’appelant à lui, insistant, caressant. La lumière dorée réchauffait son âme glacée. La solitude disparaissait effacée par cette présence à ses cotés. Ses doigts bougèrent, lentement comme engourdis et se tendirent vers cet éclat si proche et si lointain qui l’appelait, encore et encore, soufflant son nom dans une prière.

- Dohko !

Ses paupières papillonnèrent hésitantes à affronter la lumière qui était pourtant beaucoup moins forte que…dans son rêve. La vue rendue floue par le sommeil, ce fut son ouï qui lui permit de reconnaître l’homme assit à coté de lui…Alors qu’il était dans son lit. Il ne se souvenait pas d’être rentré pourtant la nuit dernière…Sa tête lui tourna lorsqu’il essaya de s’asseoir mais il insista jusqu’à ce qu’il y parvienne sous le regard désapprobateur du Vénérable Shao.

- Toujours aussi têtu. Rallonge toi Dohko, ton corps à besoin de repos pour reprendre des forces.
- Qu’est ce que… ?

Ses derniers souvenirs remontaient à la surface, engourdissant ses sens, il vacilla et se retint de chuter. Son maître qui disparaissait dans le ciel, lui qui allait sur la berge puis…Il n’arrivait pas à savoir comment il avait atterrit ici.

- Aaron t’as trouvé et t’as ramené ici. Tu avais de la fièvre et tu as dormi toute la journée.
- Je…

Le vieil homme le força à se recoucher, posant sa main sur son front avant de murmurer.
- Nous parlerons quand tu iras mieux…Repose toi maintenant.

Il obéit dès que sa tête toucha l’oreiller malgré toutes ses interrogations.


Assit le dos appuyé sur le grand pêcher, l’adolescent contemplait vaguement le paysage qu’il connaissait par cœur. Il était resté une journée de plus alité par la fièvre qui l’avait frappé sans crier gare et il n’avait pas parlé de ce qu’il s’était passé ni même de son rêve, se contentant de venir ici…Il se sentait à l’abri sous les branches tordus de l’arbre fruitier et sans doute y cherchait il un peu de réconfort. Il sentit le vieil homme avant de le voir, appuyé sur sa canne, il contempla l’arbre bourgeonnant avec un sourire doux. Il savait ce que l’arbre signifiait pour l’adolescent.
- Le chevalier m’a parlé de la proposition qu’il t’a faite, commença t’il d’une voix tranquille. Tu devrais y aller, Dohko.
Le jeune homme s’était vivement retourné vers lui mais il se tut devant le signe d’apaisement du vieil homme et son visage sérieux.
- Ecoute-moi avant de m’interrompre jeune impertinent. Comprend moi, je ne désire pas te chasser d’ici, mais tu le sais autant que moi : on t’attend là bas. Tu ne pourras pas sauver tous le monde, c’est impossible, et tu seras confronté à des choix difficiles mais tu l’as déjà comprit n’est ce pas ? Ton cœur a déjà choisit bien avant aujourd’hui.

On ne pouvait pas sauver tous le monde…Il savait que cette phrase étaient vraies, même si les autres étaient plus trouble. Mais malgré lui, sa peine cruelle prenait en son cœur les couleurs de l’abandon et de la honte. Il l’avait abandonné à son existence solitaire et il était mort comme telle, lui ne devenant qu’un spectateur impuissant alors qu’il s’était crut acteur important…Alors qu’il avait crut pouvoir effacer la tristesse de son regard comme il avait réussit à apaisé les vieux démons de son âme. Quel arrogance avait il eut !
Le vénérable avait raison mais la perte l’aveuglait encore. Il lui faudrait du temps et de la volonté pour s’en défaire, et heureusement pour lui, il ne manquait d’aucun des deux.

Sa voix baissa, ne devenant qu’un souffle malmené par le vent alors qu’il demandait presque avec timidité :
- Est-ce que…Est-ce que je peux vraiment protéger les autres avec cette force ?
Cette force, elle lui avait été confiée par son maître…C’était son héritage et ses paroles résonnaient encore dans son âme comme un écho amer. Lui, ce qu’il entendait c’était des mots un peu différents mais dont le sens demeurait semblable : « Ne deviens pas comme moi, surtout, ne change pas. Ne laisse pas ton cœur sombrer et ton humanité si précieuse disparaitre… ».
- Ça, il n’y a que toi qui peux le décider Dohko.

Le vieil homme s’était éloigné avant que le jeune homme ne réponde à la question laissé en suspend, mais aucun des deux n’en avait besoin. Après tout, sa décision était prise depuis longtemps. Depuis qu’elle avait murmurée son nom dans ses rêves.



Son baluchon accroché en travers de son épaule avec ses maigres possessions, le futur chevalier de la balance observa le Mont Lu percer les cieux telle une lance titanesque disparaissant à travers les nuages ainsi que ses 4 sœurs s’élançant à ses cotés. C’était la première fois qu’il voyait dans son ensemble la contrée qui l’avait vu naître et c’était pour la quitter. C’était là bas que sa vie avait commencée.
- Dohko !?

L’adolescent se tourna vers les deux chevaliers qui avaient prit de l’avance sur lui et qu’il rattrapa après un dernier regard à sa patrie. Même si il partait aujourd’hui à la veille de ses 14 ans pour un avenir encore incertain, il reviendrait, tôt ou tard, ici à Lushan.

Au Rozan.

Lorsque je suis né…J’ai pris la vie de ma mère. Je ne l’ai jamais connu, ni elle, ni mon père, et je me suis sentis…fautif. Elle, elle m’a mis au monde et moi, je l’ai tué…Je n’avais pas de famille, j’étais à part, dans un monde d’adulte alors que je n’étais qu’un enfant turbulent, ce n’était pas toujours facile…Même avec les enfants de mon âge, je me sentais différent. Ils avaient des parents, des frères et des sœurs et à coté, j’étais quantité négligeable. Personne ne m’attendait vraiment, ne me chérissais, que je sois vivant ou non, ça ne changeait pas grand-chose, alors j’aidais les autres parce que je n’avais pas beaucoup d’importance et que ses gens comptais pour moi, même si l’inverse était peut être moins vrai, je ne sais pas... Je ne voulais pas que d’autres personnes ressentent le vide que procurent l’absence et le manque, et je ne voulais plus le ressentir aussi... Puis quand j’ai rencontré mon maître, j’ai vu qu’il était un peu comme moi : triste et seul. Beaucoup plus seul que moi, beaucoup plus triste aussi…C’était douloureux alors j’ai désiré l’aidé mais c’est lui qui l’a fait. Il m’a occupé, m’a apprit comment je pouvais protéger ceux qui m’importait en m’inculquant des valeurs…Je me sentais utile.

Lorsqu’il est parti, j’aurai voulu le suivre aussi…Je ne voulais pas être abandonné encore une fois par une personne si chère…Mais elle m’a appelée. Elle a murmurée qu’elle avait besoin de moi, que je lui étais nécessaire…Que je pouvais mettre ma force – celle que m’avait légué mon maître - au service d’un plus grand nombre pour que ma vie est un sens…Pour pouvoir protéger encore plus de personne, pour que personne ne ressente ce que j’ai ressentis…
Et j’ai acceptée.
C'est pour ça que je suis parti avec les deux Chevaliers d'Athéna...Pour toutes ses raisons...Et plus encore peut être.
Et c’est comme ça que je suis devenu Chevalier au service d’Athéna.


Le Sanctuaire était très différent de ce à quoi il s’attendait et ses accompagnateurs avaient beau avoir essayé de le préparer, le choc des cultures fut bel et bien au rendez vous. La Grèce n’avait déjà pas grand-chose à voir avec sa Chine natale, mais les antiques arènes et baraquements du Sanctuaire sortaient tout droit de ce qui semblait être un autre temps et surtout une autre vie.
Dohko en était fasciné. Il avait déjà traversé des pays aux paysages si différents pendant ce voyage, tant de cultures et d’hommes distincts mais vivant sur la même terre…Cela l’avait rassuré sur la décision si radicale qu’il avait prise même si l’appréhension demeurait tapit en lui. Il savait ce qu’il avait quitté, pas ce qui l’attendait au terme de ce voyage… Mais ses rêves qui autrefois l’avaient tant dérangé étaient à présent d’un grand réconfort et il suivait ce profond appel qui résonnait de plus en plus fort en lui à mesure qu’ils s’approchaient de leur destination finale. Ce phénomène était devenu étonnement naturel et ne faisait que le presser d’avantage sous le regard amusé de Aaron et plus mesuré de l’autre chevalier. Il demeurait blessé profondément par la disparition de celui qui serait à jamais son maître, mais la douleur de celle-ci c’était atténuée, ne laissant qu’une sourde et douloureuse amertume et des questions sans réponses.

La fin du voyage fut ainsi marquée par la découverte d’un nouveau monde presque inconnu qu’il devait apprivoiser et dont il devait s’acclimater. Il ne passait pas spécialement inaperçu parmi les autochtones avec ses habits on ne peut plus typique de son pays son chapeau conique nón en prime. Mais ça ne l’intéressait pas. Il y avait tant à voir, tant à comprendre, il pouvait voir des jeunes et des moins jeunes s’entrainer, sentant le cosmos qu’ils utilisaient plus ou moins consciemment. Et il lui suffisait de fermer les yeux pour ressentir au plus profond de son âme la douce énergie protectrice qui semblait émaner de tout le Sanctuaire. L’adolescent se retourna vers ses compagnons de route avec un sourire éclatant, brillant de sincérité.

- C’est incroyable ! Je ne pensais pas que ça serait ainsi, le Sanctuaire !

Si grand, si puissant, remplit de tant d’émotions qu’il pouvait presque les voir s’animer devant lui. Son regard de jade se porta vers ce qui semblait être les temples du zodiaque qu’on lui avait décrit et qui dominait les lieux. C’était là bas. L’énergie qui l’avait tant troublé dans ses songes venait de quelque part là haut, si proche qu’il la sentait faire écho à son propre cosmos.

Il fut présenté à certains chevaliers qui supervisaient les entrainements des apprentis et laissé à leur bon soin. Il se fit rapidement à cette vie, différente et par certain aspect, semblable à sa vie en Chine. Les règles et le panorama avaient juste un peu changé. Il ne fut pas considéré comme un apprenti très longtemps étant donné qu’il avait déjà été entrainé. Son maître, il en parlait alors de manière évasive, gardant pour lui seul la plupart de ses secrets comme un trésor unique. Se battre contre d’autres éveillés étaient différents, instructif, la seule force brute ou aspect technique n’étant pas toujours nécessaire pour vaincre. Il apprit ainsi beaucoup plus qu’il ne l’aurait cru à son arrivé et il devait faire ses preuves…Parce qu’elle l’attendait. Elle attendait qu’il soit prêt à assumer la charge qui lui avait été déchu.

Les outils dorés semblaient voler, étincelant de cet éclat particulier qu’il voyait souvent dans ses rêves. C’était un ballet magique et envoutant qui suivait le rythme des battements du métal qui se réchauffait sous les coups du marteau et du burin. Et Dohko, simple spectateur observait en silence le travail du garçon qui semblait avoir son âge, manipulant les outils avec dextérité et application. Le réparateur repoussa une mèche de ses cheveux blond avant que son regard lavande ne se pose sur l’intrus…C'est-à-dire, lui-même. Prit sur le fait, l’adolescent ne put lui offrir qu’un sourire en guise d’excuse :

- Je suis désolé, je ne voulais pas te déranger, mais tu étais tellement concentré sur ta tâche que je ne voulais pas t’interrompre…
Il semblait gêné par sa présence mais ne rajouta rien, à la place il posa ses précieux outils et indiqua l’armure que portait Dohko.
- Tu peux déposer ton armure, je m’en occuperai après si tu veux.
- Ah. Oui…Il avait presque oublié la raison de sa venue ici et il déposa avec précaution la pandora box qui la contenait. En fait, ce n’est pas mon armure, je rends service à son chevalier. Je dois encore me montrer digne pour que la mienne m’accepte.
Il sourit. Lorsqu’on lui avait expliqué que ce qui l’avait appelé jusqu’ici était une armure, il avait au préalable trouvé ça on ne peut plus étrange. Puis il avait comprit que les armures sacrées n’étaient pas de vulgaire objet, et qu’elles avaient une conscience…Enfin, c’est ce qu’il pensait et percevait, lui. L’armure d’or de la balance. Mais il avait encore à apprendre avant d’avoir l’honneur de la porter.
Son interlocuteur ne sembla pas s’en étonner et acquiesça en silence alors qu’il s’approchait de l’armure que Dohko avait rapportée. Il se recula, curieux et admiratif du travail du garçon qui devait avoir son âge. On lui avait dit que le pouvoir de réparer les armures sacrées d’Athéna était un don rare et précieux accordé à peu d’élu…Ce qui le laissait plus admiratif encore.
- J’en aurais fini dans une heure ou deux. Tu peux revenir demain si tu veux, pour la récupérer ou pour que son chevalier le fasse.
- Je peux rester ? ça ne me dérange pas d’attendre et j’aimerai bien voir comment ça se passe, une réparation d’armure…Enfin, si ça ne te dérange pas évidement…rajouta t-il de manière empressé ne voulant surtout pas nuire à la concentration du réparateur.
- Si tu veux…Mais ce n’est pas très intéressant tu sais…
Dohko s’assit à même le sol sans relever la modestie du jeune homme mais sourit simplement à son adresse. Il était sur du contraire. Et il resta là à observer le travail du jeune homme dans un silence seulement entrecoupé par les bruits de métal s’entrechoquant. Lorsqu’il termina sa besogne, les deux adolescents discutèrent, d’abord sur le travail merveilleux – le terme qu’utilisa le chinois pour le qualifier – du réparateur puis sur des généralités qui les concernait plus spécifiquement. Ils se découvrirent des points communs, comme le fait que chacun briguait une armure d’or, ce qui amusa beaucoup le tigre. Quel hasard !
- En fait, commença le futur chevalier d’or de la balance, ne remarquant que maintenant qu’il avait oublié un principe fondamentale de politesse, je m’appelle Dohko ! Enchanté… ?
- Shion. Il lui retourna son sourire.
- Enchanté Shion !

Leur amitié fut scellée ce jour là et c’est ensemble qu’ils gagnèrent le droit de revêtir l’armure d’or qui correspondait à leur constellation protectrice quelques années après cette première rencontre.

Ces années furent riches en apprentissages et en découvertes, sincèrement appréciée par le jeune chinois qui se sentait à sa place entre ses vieilles pierres millénaires. Il aimait le sanctuaire comme on aime une maison, un lieu dans lequel on rentrait pour retrouver sa famille qui attendait son retour. Ici, il n’était plus seul. Ici, il n’était pas différent ou bizarre. Ici, il pouvait employer cette force qu’on lui avait léguée pour aider un plus grand nombre, pour protéger ceux qui avaient ce que lui n’avait jamais vraiment eut.
Avant.
Maintenant, c’était un peu différent. Il avait une mission. Protéger la terre, cela semblait un objectif démesuré, mais plus que la terre dans sa globalité, c’était tout ses gens, tout ses anonymes qui n’en avait pas la force qu’il voulait protéger. Et la Déesse de la guerre et de la sagesse qui plaçait tant de foi en l’humanité. Elle qui n’était que compassion et abnégation. Athéna. Elle avait donnée un sens à sa vie, une mission et une foi.

- Tu pars de nouveau ?

Dohko réajusta la s
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Dokho,Chevalier d'Or de la balance.

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